Radiologie
conventionnelle
L’image radiographique :
Des propriétés des rayons X découle un certain nombre
d’applications qui en font l’importance pratique, comme :
-
le noircissement des émulsions
photographiques ;
-
l’illumination de sels minéraux (dont l’effet est
utilisé pour l’acquisition des images notamment avec les écrans
luminescents) ;
-
l’ionisation des gaz.
Le principe du film radiographique
est né de ces propriétés et plus particulièrement de l’illumination des sels
minéraux. En effet après avoir traversé un organe, les rayons X atténués viennent
heurter un support recouvert d’une émulsion photographique constituée de cristaux
de bromure d’argent. Cela provoque une image dite latente car non visible
qui n’apparaîtra qu’après avoir subi un passage dans un liquide révélateur.
Les zones sensibilisées par les rayons X (donc peu atténuantes)
apparaîtront en noir alors que l’os (très atténuant) apparaîtra en blanc.
Plus la puissance du faisceau de rayons X est élevé, plus le nombre de cristaux
excités est important et donc plus le noircissement du film sera élevé.
Cette puissance sera fonction :
-
de la durée d’exposition
-
de la puissance pénétrante du rayonnement (kV)
-
de la quantité de rayons (mA).
Afin d’optimiser la sensibilité
du film radiographique, on utilise des écrans renforçateurs situés de part
et d’autre du film radiographique. Ceux-ci vont en effet s’illuminer sous
l’effet des rayons X et participer ainsi à la formation de l’image latente.
Ils sont placés de façon fixe dans les cassettes qui contiennent les films.
Ces cassettes, qui laissent passer les rayons X mais pas la lumière, sont
installées sur un support mobile situé derrière le patient. Chaque fois qu’un
faisceau de rayons X était émis (donc qu’une
radiographie était faite), la cassette était, il y a encore quelques
années, emmenée dans une chambre noire où le film était développé. Depuis
il suffit de l’insérer dans une machine faisant automatiquement la révélation
et la fixation du film radiographique.
Mais ces procédés faisant appel à la chimie, ont été
récemment interdits par une nouvelle réglementation (datant
de 6 mois). Bien que certains petits établissements ne soient pas passés aux
nouvelles normes, les plus grands utilisent désormais des plaques phosphores
permettant certaines améliorations :
- meilleur qualité de l’image
- numérisation directe des clichés (la plaque est insérée dans un appareil similaire à un magnétoscope affichant le film sur écran).
Ancienne plaque Plaque
phosphore
La qualité de l’image
radiographique :
Elle est principalement sous
la dépendance de deux éléments, le contraste et la netteté de l’image :
-LE CONTRASTE :
Il correspond à la possibilité de différencier
sur un cliché radiographique deux structures de densité différente. Il dépend
de la tension appliquée au tube à rayons X en fonction de l’organe à radiographier
(haute tension pour un contraste relativement faible par exemple poumons ;
basse tension responsable d’un fort contraste comme par exemple pour les os).
L’interaction du
rayonnement avec les atomes de la matière de l’objet, avec les atomes de l’air
qui sépare l’objet de la source de rayonnement, et également avec les objets
environnants, créent de multiples diffusion qui peuvent dégrader l’image au
point de la rendre inexploitable. Il faut donc limiter la diffusion des rayonnements
en limitant la zone irradiée : le lieu de la radiographie doit donc être
protégé notamment par des feuilles de plomb ou de minces plaques de métal
(fer aluminium cuivre) et il est nécessaire de focaliser le rayonnement grâce
à l’utilisation de diaphragmes ou de cônes localisateurs (grille anti-diffusion)
situés à la sotie du tube émetteur.
-LA NETTETE DE
L’IMAGE :
La chaîne de réalisation
d’une image radiographique est génératrice d’un flou spontané. Pour le réduire
selon un principe identique à celui de la photographie, il faut utiliser le
foyer le plus petit possible, augmenter la distance entre le foyer et le film
et réduire celle entre le patient et le film. Il faut de plus avoir des temps
de pose très courts pour que l’exposition puisse se faire en apnée et ainsi
limiter le flou dû aux mouvements du patient et de ses organes.
La chaîne de création d’images radiologiques telle que nous venons
de la définir a rapidement présenté une limite principale
: la superposition dans un seul plan des structures anatomiques normales ou
pathologiques situées à des profondeurs différentes.