PROPRIETES ET DIFFUSION
DES RAYONS X
Comme nous venons de le
voir, certains atomes de l’anode, sous l’action du choc des électrons du faisceau
cathodique, sont ionisés, c’est-à-dire qu’un électron gravitant autour du
noyau est expulsé. La place ainsi rendue libre est occupée par un électron
d’une orbite plus éloignée du noyau : ce saut est accompagné de l’émission
d’un photon dans lequel se retrouve l’énergie que l’électron a perdu en se
rapprochant du noyau.
L’interaction des
rayons X et de la matière est conditionnée par les valeurs de leurs
longueurs d’onde et de l’énergie du photon par rapport, d’une part, aux
dimensions des atomes et, d’autre part, aux énergies de liaison des électrons
atomiques (qui est l'énergie nécessaire pour "arracher" l'électron de
l'atome).
L’absorption des rayons X
dans la matière se traduit par la diminution de l’intensité du faisceau traversant
un écran. Les photons disparus du faisceau transmis sont soit déviés par diffusion,
soit transformés par choc sur les atomes, donc réellement absorbés par la
matière par effet photoélectrique.
Le cœfficient massique
-µ- d’absorption d’un écran est défini par:
où
dI est la
variation de l’intensité du faisceau incident d’intensité I et dp est la masse par centimètre carré de
l’écran.
L’absorption des rayons X
est un phénomène atomique : pour un composé, elle est simplement la somme
des absorptions des éléments constituants ; elle ne dépend donc pas de leurs
modes de liaison. Ainsi, le plomb du cristal (verre au plomb) produit la même
absorption qu’une lame de plomb métallique contenant la même quantité de plomb
que le verre par unité de surface.
L’absorption de toute substance
est donc aisément calculable à partir des tables donnant les cœfficients pour
les éléments en fonction de la longueur d’onde. D’une façon générale, le
cœfficient d’absorption croît avec le nombre atomique (à peu près comme Z3
avec Z le
numéro atomique c'est-à-dire le nombre de protons que possède l'atome) et avec
la longueur d’onde.
Les rayons durs, de
courte longueur d’onde, peuvent traverser des épaisseurs de matière
considérables sans être complètement éteints, et c’est cette propriété, jugée
extraordinaire quand on ne connaissait que la lumière, qui a attiré d’abord
l’attention sur les rayons X.
Toute matière touchée
par les rayons X émet un rayonnement secondaire dont la longueur d’onde
est égale à celle du rayonnement primaire, ou très voisine: ce sont les rayons diffusés. En général, pour les
rayons X de longueur d’onde moyenne, l’énergie diffusée est faible. Le
phénomène n’en est pas moins d’une importance primordiale.
Une des principales propriétés
des rayons X est leur pouvoir pénétrant. Les longueurs d'onde des rayons X,
comprises entre 10-7 et
10-11, sont proches
des distances inter atomiques, ce qui permet le passage du rayonnement à travers
la matière, alors qu'un rayonnement de plus grande longueur d'onde se trouve
réfléchi par la surface du matériau étudié.
Lorsqu'un rayonnement traverse
de la matière (le corps humain par exemple), il subit un affaiblissement ou
atténuation. Celle-ci est fonction non seulement de l'énergie du faisceau
mais aussi de la nature du milieu traversé et de son épaisseur. Cette perte
d'énergie se fait essentiellement selon deux principes qui s’associent:
L'effet Compton
(découvert en 1926 par Arthur H. Compton), qui consiste en un phénomène de
diffusion des photons en raison de leur changement de direction lorsqu'ils
heurtent les électrons libres ou peu
liés de certains atomes de la substance traversée. Cette atténuation, qui est
proportionnelle au volume traversé, sera d'autant plus faible que l'énergie des
photons incidents sera élevée. Ce volume est responsable du rayonnement diffusé
qui provoque une dégradation du contraste de l'image.
L'effet photoélectrique qui
consiste en l'absorption totale du photon incident dont l'énergie est transmise à un électron de la matière traversée lui-même
expulsé. L'atome, instable car ionisé, émet des photons de fluorescence pour
retrouver son état d'équilibre. Ce type d'atténuation sera d'autant plus
important que la densité de la matière traversée et que son volume ou son
épaisseur sont importants.
Chaque faisceau de rayons X émis par l'anode du tube à rayons X va donc subir une atténuation par un double phénomène d'absorption et de diffusion. Dans l'organisme humain, différents composants ont des densités très diverses. L'os, par exemple, très lourd sera très atténuant alors que le muscle plus léger sera peu atténuant. C'est cette différence d'atténuation (ou, par extension, de contraste) qui est à la base de l'imagerie radiographique standard.
Des
propriétés des rayons X découle un certain nombre d'applications qui en font
l'importance pratique.